La formidable dynamique des régions viticoles israéliennes

Les vins israéliens ont connu un essor exceptionnel durant les dernières décennies. Les progrès réalisés en matière de qualité ont permis à certains crus de se distinguer au niveau international suscitant ainsi l’attrait des consommateurs du monde entier.

Si la dynamique créée profite à toutes les exploitations vinicoles, chacune déploie sa stratégie pour profiter de cet engouement.

Israël s’est imposé ces dernières années comme un pays comptant parmi les producteurs de vin les plus prometteurs au niveau international. Certes, le niveau n’est pas encore celui des grands vignobles français mais les experts s’accordent pour vanter les progrès réalisés.

D’ailleurs, les grands crus israéliens ont pris l’habitude de monter sur les podiums des concours les plus prestigieux.

Cette reconnaissance internationale a suscité de nombreuses vocations et les vignes se sont multipliées. Ainsi, on estime à 400 le nombre d’établissements vinicoles dans le pays !

Profiter des atouts, s’adapter aux contraintes

Le succès récent des vins israéliens repose sur la capacité des vignerons à exploiter les atouts du pays et à s’adapter à ses contraintes.

Ainsi, si le climat qu’offrent certaines régions est favorable à la production d’une vigne de qualité, d’autres parties du pays présentent des conditions climatiques plutôt difficiles.

Les régions les plus favorables restent celles situées dans le nord du pays, et plus spécifiquement sur le plateau du Golan et en Galilée. En effet, elles jouissent d’un taux d’ensoleillement exceptionnel et de températures plus fraiches la nuit, ce qui évite à la vigne de cuire.

Dans les régions au climat moins favorable, car trop chaudes et/ou trop arides, une multiplicité de caves parvient à produire des vins possédant un caractère spécifique grâce à une sélection intelligente des cépages et à une maitrise parfaite des techniques viticoles.

Cette maitrise est le résultat d’un effort important des viticulteurs en matière de formation. En effet, dès les années 90 les domaines vinicoles ont commencé à envoyer leurs spécialistes se former dans les grandes maisons européennes, notamment en France. Ils y ont appris à travailler selon la méthode française dite de « haute densité et de faible rendement » afin de créer des vins de grande qualité.

L’autre raison du succès des vins israéliens tient à la diversité des cépages introduits par les viticulteurs.

Ainsi, sur les 4100 hectares de vignes que compte le pays, on peut trouver les cépages suivants : Cabernet Sauvignon, Merlot, Cabernet Franc, Chiraz, Syrah, Carignane, Petit Syrah, Pinot noir, Riesling, Chardonnay, Saint-Emilion, Sauvignon Blanc, Gewurztraminer, Viongier, etc.

Cette diversité a notamment permis d’adapter les cépages aux spécificités de chaque région afin d’en tirer le meilleur parti.

Les principales caves israéliennes

Quelques grandes caves israéliennes produisent à elles seules la grande majorité des vins destinés au marché local et au marché international.

La plus importante est la Carmel Mizrahi qui représente 50% de la production du pays, soit près de 15 millions de bouteilles par an. Après avoir produit pendant des décennies du vin de table, du jus de raisin et du Brandy, la Carmel Mizrahi a en effet développé une démarche qualitative afin de répondre aux attentes des consommateurs étrangers.

A cette fin, le domaine s’est associé avec des vignerons possédant une maitrise technique et une identité propre pour développer des vins qui, aujourd’hui, sont appréciés pour leur niveau d’excellence. C’est le cas par exemple pour Yatir Winery et Kayoumi Winery.

L’autre grand domaine, en termes de taille et de production, est le Barkan Wine Cellars, avec 12 à 14 millions de bouteilles par an. Ses vignobles sont situés dans différentes régions du pays : les hauteurs du Golan, la Haute Galilée, la Basse Galilée, le Mont Tabor et les montagnes de Mitzpe Ramon et de Jérusalem. Les vins Barkan ont acquis une belle réputation à l’international et la grande majorité des bouteilles est exportée vers l’Europe et les USA.

La Golan Eights Winery contribue largement à asseoir la réputation des vins israéliens à l’international. Créée dans les années 80 par quatre kibboutz et quatre moshav, la cave a immédiatement fait le choix d’une production de qualité. C’est une des premières caves à avoir parié sur la formation de ses équipes à l’étranger.

Un engagement qui s’est révélé payant et a été rapidement repris par les autres grandes caves. La Golan Eights décline ses vins à travers quatre marques qui ont acquis une réputation internationale : Yarden, Gamla, Golan et Hermon.

Le domaine de Binyamina, dans le nord-ouest du pays, produit près de 3 millions de bouteilles avec des vignes situées un peu partout en Israël. Les efforts engagés par les équipes de de Binyamina ont permis au domaine de créer ces crus prestigieux.

D’autres caves, plus petites, se sont concentrées sur la production de crus à forte identité. Un pari gagnant en regard des récompenses obtenues lors des concours internationaux ou des critiques élogieuses d’œnologues mondialement reconnus (Pelter, Flam, Somek, Galil Montain, Vitkin, Tishbi Estate, etc.).

Une nouvelle culture du vin

Si le travail de la vigne fait partie de l’histoire du pays, les Israéliens se sont longtemps montrés peu enclin à apprécier des bons vins. Les principaux domaines viticoles se sont donc contentés de proposer des vins de table de qualité moyenne, voire médiocre.

Ces vins étaient ironiquement nommés « Vins de Kidouch », c’est à dire vins destinés à faire la prière de shabbat et des jours de fêtes. De plus, il n’était pas dans les habitudes alimentaires des Israéliens de consommer du vin en mangeant. Mais les prix obtenus par certains crus lors des concours internationaux, relayés par les médias, ont suscité la curiosité des Israéliens.

Les médias ont également joué un rôle important dans la perception de cette boisson. En effet, à travers les films, les séries, et les échanges dus au tourisme, les Israéliens ont découvert qu’il existait, en Europe et aux Etats-Unis, une consommation de plaisir mais également une véritable culture du vin. Ce nouvel intérêt pour l’œnologie a permis de développer un marché intérieur important. Les boutiques proposant du vin se sont multipliées dans les villes tout comme les cours d’œnologie. Les caves proposent également des visites et des dégustations sur le modèle du tourisme vinicole français.

Le breuvage cultuel est désormais en passe de devenir un breuvage culturel.

FAQ sur les régions viticoles en Israël

Les caves les plus importantes en termes de production sont principalement celles créées à la fin du 19ème siècle. Carmel Winery est la plus ancienne et celle dont la production est la plus importante. Suivent les domaines de Barkan, de Golan Eights et de Biyamina. La majeure partie de leurs productions est exportée vers les USA et l’Europe.

Les principaux sites se situent dans le nord du pays, en Galilée et sur les plateaux du Golan. En effet, les conditions climatiques y sont les plus favorables. Les abords de Jérusalem accueillent également des vignes. Les exploitations vinicoles se sont donc principalement installées sur ces sites, le reste du pays présentant un climat chaud, voire aride. Cependant, de nombreuses caves ont été créées à travers le pays en dépit des conditions climatiques perçues comme hostiles. On trouve ainsi des vignes dans le sud du pays et même dans le désert du Néguev. Pour s’installer dans ces lieux les viticulteurs ont choisi des cépages adaptés. Ils ont également fait appel à la technologie pour parer aux contraintes naturelles, notamment pour l’irrigation. Leur parti pris est de produire peu et de miser sur les spécificités de la terre et de l’environnement pour créer des vins de caractère.

Les produits cachers sont ceux permis à la consommation par les autorités religieuses. Pour recevoir le label cacher les produits doivent être surveillés par les autorités religieuses durant toute leur fabrication, ceci afin de s’assurer qu’aucun produit interdit à la consommation ne soit introduit. Le vin est donc cacher quand, des vendanges à la mise en bouteilles, le processus est surveillé.

Non, tous les vins produits en Israël ne sont pas forcément casher. En effet, certaines caves voulant éviter les contraintes et les coûts de la surveillance rabbinique, produisent du vin non-cacher, donc non consommable par les consommateurs juifs pratiquants.

Le marché intérieur a longtemps été très réduit. Le vin était consommé en de rares occasions, principalement pour les shabbat et les fêtes juives, dans un cadre rituel. Les domaines viticoles exportaient donc leur vin vers les pays où les juifs étaient installés. Puis, la qualité du vin israélien se développant, les œnologues et experts internationaux ont été attirés par certains crus et ont vanté leurs qualités. La demande du marché international s’est donc très rapidement développée.