Shouk Mahané Yéhuda : Une oasis de douceur au cœur de Jérusalem
Classé parmi les 10 plus beaux marchés du monde, le shouk Mahané Yéhouda occupe une place importante dans l’activité de la ville et dans le cœur des Israéliens. Véritable lieu de vie pour les habitants de Jérusalem, c’est un passage obligé pour les touristes qui souhaitent s’immerger dans la culture de la mythique cité.
Le marché de Mahané Yéhuda se définit comme un Shouk (prononciation israélienne du mot souk), c’est à dire un marché oriental, permanent, proposant une multitude de produits locaux et internationaux.
Avec ses 250 commerçants, il couvre une surface impressionnante, allant de la rue de Jaffa au nord jusqu’à celle d’Agrippas, au sud et de la rue Beit Ya’akov à l’ouest, à la rue Ki’akh à l’est.
Au cœur de la ville, il offre une plongée dans l’histoire de Jérusalem et dans la multiplicité des cultures qui la composent.
Le reflet de l’histoire de Jérusalem
Le Shouk Mahané Yéhuda est à l’image de Jérusalem. Son histoire épouse celle de la ville, des différentes vagues d’immigration qui composent la population Israélienne.
Le marché fut créé par des commerçants arabes à la fin du 19ème siècle, sur un terrain vague appartenant à une famille juive.
Ce n’est tout d’abord qu’un petit marché sans prétention qui permet aux habitants ne résidant pas dans la vieille ville de faire leurs courses. En effet, à cette époque, toute la vie commerciale était concentrée dans l’enceinte de la vieille ville. Il se nomme alors Shouk Beit Ya’acov, du nom de la rue qu’il borde.
Sous l’occupation turque, le marché se développe de manière anarchique. Les commerçants affluent, ouvrent leurs étals sans souci d’organisation. Les conditions d’hygiène sont délétères, le marché ne disposant d’aucun système de drainage, d’aucune structure stable. Mais, de fait de sa position, proche des villages et des quartiers situés à l’extérieur de la vieille ville, les clients affluent et le marché continue son expansion.
Sous le mandat britannique, dans la première moitié du 20ème siècle, le marché va commencer à s’assainir. Les autorités anglaises demandent aux marchands de s’organiser, de définir une structure et de respecter les conditions d’hygiène essentielles.
Durant cette période, les marchands arabes vendent petit à petit leurs places aux migrants juifs, venus du Maghreb et du golfe arabique. Son apparence s’améliore et le marché continue d’attirer de nouveaux clients.
En 1930, une extension du marché est construite dans la continuité du marché existant suivie, en 1931, d’une nouvelle qui portera et porte encore le nom de marché irakien, du fait de l’installation prépondérante de commerçants venus de ce pays.
Après la guerre d’indépendance, le marché va continuer à s’étendre et se structurer tout en gardant la même dynamique et la même dimension orientale.
Ses rénovations vont permettre aux commerçants de gagner en confort tout en préservant l’âme du shouk initial.
Toutes les cultures, tous les produits
Cette histoire riche en brassage de populations et en dynamisme commercial s’exprime aujourd’hui à travers les étals des marchands. En effet, le Shouk Mahané Yéhuda, propose une multiplicité de produits frais, d’épices et de spécialités issus d’Irak, d’Éthiopie, du Maroc, de Pologne, du Yémen, de Turquie, de Syrie, de Tunisie et de France. En effet, chaque vague d’immigration a amené avec elle ses traditions culinaires pour composer cette world food qui caractérise aujourd’hui la cuisine Israélienne.
C’est cette multiculturalité qui compose l’identité du lieu.
Une atmosphère particulière et enchanteresse
L’atmosphère qui se dégage du shouk Mahané Yéhuda est particulière. La diversité des couleurs présentées sur les étals, le mélange des parfums qui s’en dégagent, le brouhaha des vendeurs hélant les chalands, la musique des artistes qui se produisent dans les rues et le flot incessant des passants, composent une ambiance dynamique, entêtante et enivrante.
Si le shouk Mahané Yéhuda est avant tout un marché dans lequel les Israéliens apprécient de faire leurs courses, à des coûts moins élevés que dans les commerces traditionnels, il est également, pour les touristes, un lieu de curiosité dans lequel ils peuvent trouver toutes sortes de souvenirs, de vêtements, d’articles ménagers et d’objets de culte.
Mais, le shouk est également devenu un lieu de sortie.
Un lieu de sorties très tendance
Au shouk Mahané Yéhuda, on peut déjeuner sur le pouce à un des nombreux stands proposant des spécialités locales ou s’attabler en journée ou le soir à un de ses nombreux restaurants. Ces restaurants, au look souvent modeste, proposent une cuisine locale ou des spécialités venues du monde entier, sur un mode traditionnel ou, au contraire, créatif, à un prix abordable et dans une ambiance toujours très conviviale. Certains d’entre eux sont devenus des références culinaires et il n’est pas rare de voir les Israéliens et les touristes bien renseignés faire la queue pour s’y attabler.
En effet, loin du faste de certains restaurants à la mode du centre-ville, ces restaurants offrent une cuisine savamment préparée dans une ambiance décontractée, populaire, propice aux échanges, aux rencontres.
Les visites guidées
Devenu une des principales attractions de Jérusalem, le shouk peut être parcouru à travers des visites guidées thématiques : culturelles, culinaires, commerciales, etc. Ces visites vous permettront d’aller à l’essentiel, en fonction de vos centres d’intérêt, et de prendre connaissance de l’histoire du souk, liée à celle de la ville, et des événements et anecdotes dont il fut le témoin.
Vous pouvez également y déambuler librement et découvrir le shouk au gré de vos envies.
Négociez les prix !
Comme dans tous les souks des pays orientaux, peu de prix sont affichés et ceux annoncés peuvent varier d’un étal à un autre, d’un client à l’autre. Le sport préféré des visiteurs est donc le marchandage. N’hésitez donc pas à négocier, à faire jouer la concurrence, pour bénéficier des meilleurs prix.