A la découverte des croisades avec le parc Apollonia : Situation géographique et description

Apollonia se trouve à 16 kilomètres au nord de Tel Aviv, sur la côte méditerranéenne. Ce site historique devenu un parc national est situé au milieu de la région du Sharon.

Cette grande région est délimitée par Tel Aviv et la rivière Yarkon au sud, la mer méditerranée à l’ouest, la rivière des crocodiles au nord et les plaines de Samarie à l’est.

Apollonia est l’un des plus beaux parcs d’Israël, à l’histoire exceptionnelle et qui bénéfice d’une vue imprenable sur la mer Méditerranée.

Histoire du site

Des Phéniciens aux Croisés

L’histoire d’Apollonia remonte à 2500 ans avec les Phéniciens qui décident de profiter de ce lieu pour fonder un village et un petit port. Comme c’est le cas pour beaucoup de sites en Israël, le lieu a changé souvent de nom en fonction des périodes. Il est d’abord dédié à la divinité des éclairs et du tonnerre, Reshef.

Il change de nom pendant la période hellénistique pour se nommer Apollonia en l’honneur du Dieu Apollon, l’équivalent grec de Reshef. Pendant les périodes romaines et grecques, entre le 1er siècle avant notre ère et le 7ème de notre ère, la ville se développe pour atteindre 280 000 m² (280 dunams). C’est alors, avec Césarée, l’un des principaux ports de la région.

La ville est conquise lors des invasions arabo-musulmanes en 640 et la majeure partie du site est détruite. Le site est renommé Sozousa.

Pendant les croisades

Les croisés ont immédiatement compris l’importance stratégique de Sozousa et ont souhaité s’emparer de la ville. Godefroy de Bouillon, a essayé à plusieurs reprises mais a échoué fautes de navires. C’est Baudoin 1er, le premier roi de Jérusalem, qui entre dans la ville en 1102 après un siège par terre et par mer. La ville est alors renommée Arsour ou Arsuf. Les croisés érigent alors une grande forteresse dans la partie nord du site. La seigneurie de Arsur est fondée dans le royaume de Jérusalem.

L’ayyoubide Saladin défait les croisés lors de la bataille des cornes de Hattin le 04 juillet 1187. Il prend alors le contrôle de la majeure partie de la Terre Sainte. Cette défaite des croisés va provoquer la 3ème Croisade, dirigée par Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion. C’est au cours de cette croisade qu’à lieu la bataille d’Arsour, le 7 septembre 1191. Celle-ci a lieu juste à l’extérieur de la ville, lorsque Saladin a rencontré l’armée de Richard qui se déplaçait le long de la côte méditerranéenne entre Saint-Jean d’Acre et Jaffa. Avec une armée beaucoup moins nombreuse, Richard Cœur de Lion va réussir à vaincre l’armée ayyubide. Cette victoire aboutit au contrôle chrétien de la côte, y compris le port de Jaffa et va permettre de signer le traité de Jaffa en 1192. Même si la 3ème croisade ne permet pas de reprendre Jérusalem, une trêve de trois ans est signée avec Saladin et les chrétiens sont de nouveau autorisés à visiter Jérusalem.

Jean d’Ibelin, seigneur de Beyrouth devient seigneur d’Arsuf en 1207. Son petit-fils, Balian d’Arsuf fait construire de nouvelles murailles, un grand château et un nouveau port en 1241. Lors de la 7ème croisade, en 1251, Louis IX (Saint-Louis) fait reconstruire des remparts pour renforcer la forteresse. Faute de moyens pour la défendre et devant l’avancée des Mameluks, la ville est cédée aux chevaliers Hospitaliers en 1261.

Après les croisades

Le sultan mameluk Baybars capture Arsuf après 40 jours de siège en 1265. Les habitants sont tués ou vendus comme esclave et la ville est rasée. Le site de Apollonia reste alors à l’abandon pendant plusieurs centaines d’années. Il faut attendre les fouilles archéologiques à la fin des années 1990 pour révéler un site exceptionnel.

Des vestiges archéologiques exceptionnels

On peut observer des mosaïques, des puits ainsi que des presses à vin et à olives datant de l’époque byzantine. Les vestiges les plus impressionnants datent des croisades. La forteresse croisée, détruite par les Mameluks, révèle une construction complexe : un triple système de fortifications et un donjon culminant à 10 mètres de hauteur.

Plusieurs machines de siège sont exposées : une catapulte, une baliste, un trébuchet et bien-sûr, un bélier.

A l’intérieur du complexe, on peut voir les vestiges de la salle à manger, de la cuisine avec ses fours et plusieurs bassins d’eau.

Dans la partie sud, des dizaines de pierres de balistes et des centaines de pointes de flèches sont exposées. Elles datent du siège mameluk contre la ville croisée en 1265.

Le site n’est ouvert au public que depuis une quinzaine d’années. Et il reste encore beaucoup de trésors à découvrir…

Carte Google Map du Parc Apollonia