Situation géographique du Mont Arbel en basse Galilée

Le Mont Arbel se trouve à l’extrémité orientale de la basse Galilée, à 4 kilomètres au nord de la ville de Tibériade. Ses falaises surplombent le lac de Tibériade également appelé la mer de Galilée ou le Kinneret. Des hauteurs, on peut y découvrir un panorama magnifique qui s’étend des hauteurs du Golan à celles de la haute Galilée en passant par le Mont Hermon, enneigé de janvier à mars.

Une vue plongeante permet de contempler à l’ouest la fameuse vallée des cornes de Hattin, haut-lieu de la défaite des croisées face aux armées de Saladin le 04 juillet 1187. Juste à côté de Hattin, se trouve l’un des sites les plus importants pour les druzes : Nabi Shu’ayb. Il s’agit du tombeau de Jethro, beau-père de Moise, considéré par les Druzes comme le 14^ème prophète et qui fait l’objet d’un pèlerinage annuel depuis des siècles. En contre-bas des falaises de
Arbel sur le flanc est, on peut voir le site de Magdala, ville d’origine de Marie-Madeleine (Maria-Magdalena). Et en arrière-plan on peut apercevoir l’ancien village de Capharnaüm.

Le mont Arbel durant l’histoire

Le mont Arbel est aujourd’hui administré par l’organisme des réserves naturels et parcs nationaux israéliens.  Au-delà de la beauté des paysages, le mont Arbel possède une histoire plurimillénaire très riche. Pour la tradition juive, c’est le lieu du tombeau du père de l’humanité, Seth, le troisième fils d’Adam et Eve. C’est aussi le lieu de la sépulture des enfants de Jacob : Dina, Ruben, Siméon et Levy ou encore celle du célèbre rabbin de l’époque talmudique Nitaï HaArbeli.

Pour certaines traditions eschatologiques juives comme chrétiennes, ce mont est associé à la rencontre des armées de « Gog et Magog » : signe précurseur de la fin des temps. Les falaises de Arbel furent le théâtre de batailles déterminantes d’abord à l’époque hasmonéenne face aux armées grecs -séleucides au IIème siècle avant notre ère.

Plus tard, au début de la période romaine (quelques années avant notre ère), le roi Hérode s’opposa militairement aux juifs rebelles cachés ici. Il utilisa un ingénieux système composé de casiers en bois et de cordages à poulie. Cela permis aux soldats d’accéder jusqu’à l’entrée des grottes où s’étaient réfugiés les juifs.   C’est ici le tout premier témoignage de l’utilisation d’un système d’ascenseur à des fins militaires.

Arbel servit aussi de base de retranchement pour les combattants juifs durant la grande guerre des juifs contre les romains (66-70 de notre ère). A l’époque romaine et byzantine, la mishna et le talmud se diffusent à travers toute la Galilée et ici aussi à Arbel jusqu’au VII siècle.

A l’époque ottomane, un système de grottes fut organisé par Ali Beg, le fils d’un souverain druze du XVIIe siècle. Ce Château-grotte tout à fait exceptionnel est connu chez les locaux comme la « forteresse du Fils de Ma’an ».  Unique en son genre d’un point de vue architectural, son accès nécessite cependant un bon état physique car il est coincé entre deux falaises abruptes.

 La synagogue du Mont Arbel

Sur le côté sud-ouest du Mont Arbel se trouvent les ruines d’un village fondé pendant l’époque romaine. Au début du XXème siècle, les archéologues Kohl et Watzinger y ont découvert les vestiges d’une grande synagogue datant de l’époque byzantine. Il s’agit d’une structure mesurant 18 mètres de long sur 18 mètres de large qui comporte trois rangées de colonnes.

L’entrée de la synagogue, du côté est, se fait à travers une porte monumentale qui a été taillée dans un seul rocher. Un véritable monolithe. Selon la tradition, la porte orientale du Temple de Jérusalem a été sculptée dans un seul morceau de roche. Il y a plus d’une centaine de synagogues datant des époques romaine et byzantine, mais cette caractéristique est unique à Arbel.

C’est une référence claire au Temple de Jérusalem. On peut également voir des colonnes dont la disposition laisse deviner une forme de cœur et des bancs en pierre le long de trois des quatre murs. Enfin, les archéologues ont identifié une niche creusée dans la pierre dans le mur sud. Cette niche servait à mettre l’Arche Sainte qui contenait les rouleaux de la Torah.

La construction de ce bâtiment a pris entre deux et trois générations. Les habitants qui ont commencé les travaux savaient que la synagogue ne serait pas terminée de leur vivant. Il s’agit donc d’un investissement en temps et en argent pour une communauté qui pensait rester de nombreuses années dans ce village.

Arbel aujourd’hui

Hormis le petit village agricole fondé en 1949, le moshav Arbel, la renommée d’Arbel vient essentiellement de la beauté des paysages qu’on peut découvrir ici. Ils sont visibles en empruntant des sentiers appréciés par les randonneurs de tout âge. Pas moins de 6 parcours, linéaires comme circulaires, sont proposés sur place.

Le parc de Arbel est aussi inclus dans d’autres sentiers, tel que le « sentier d’Israël » qui traverse l’intégralité du pays du nord au sud. Il y a également des sentiers plus spirituels comme le Jésus Trail et le Gospel Trail, qui proposent aux pèlerins différentes alternatives de marches.

Elles leur permettent de rentrer en communion avec ce que la théologie chrétienne a surnommée le ‘‘cinquième évangile’’ : la terre d’Israël. Et pour tous les amoureux de géographie biblique, Arbel est un lieu incontournable afin de pouvoir contempler depuis les hauteurs, le ‘’triangle Evangélique’’, où Jésus a passé la majeure partie de son ministère public.