Mur des Lamentations

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Mur des Lamentations
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Jerusalem, ISRAËL
Description:

Le Mur des Lamentations: Premier lieu saint du Judaisme

Mur des Lamentation avec le Dôme du Rocher en arrière plan

Mur des Lamentation avec le Dôme du Rocher en arrière plan

Le Mur des Lamentations est un site exceptionnel à Jérusalem. Il se situe au cœur de la vieille ville, en contre-bas du mont du Temple, côté ouest. On peut y accéder par le quartier juif et par le quartier musulman. La porte de la ville la plus proche est la porte « Haashpoth », « la porte des déchets ».

Le Mur des Lamentations est ouvert au public 365 jours par an, 24 heures sur 24.

Histoire du mur des Lamentations

Le Premier Temple de Jérusalem a été construit par le roi Salomon, fils du Roi David, au Xème siècle avant notre ère. Il était situé sur le mont du Temple, appelé mont Moriah. Il fut détruit par les Babyloniens en -586. 70 ans plus tard, en – 516, des exilés de retour de Babylone reconstruisirent au même endroit un deuxième Temple dans des proportions plus modestes. Ce Temple a perduré pendant les dominations perses, hellénistiques et au début de la période romaine.

Le roi Hérode le grand, « roi client » des romains, qui régna de 37 à 4 avant notre ère, décida de modifier le mont du temple et le temple de Jérusalem. Il voulait tout d’abord pouvoir accueillir plus de Juifs lors des trois grands pèlerinages (les fêtes de Pessah, Chavouot et Souccot). De plus, il voulait faire de la ville une des plus importantes du monde romain.  A cet effet, il construisit des théâtres, des palais et même un hippodrome à Jérusalem.

Concernant le Temple, il voulait qu’il soit une des merveilles de l’Antiquité et décida de réaliser des travaux colossaux. Tout d’abord, il fallait agrandir le mont du Temple car l’esplanade ne permettait pas une construction imposante. Il demanda à ses architectes de créer une esplanade centrale beaucoup plus grande pour pouvoir accueillir plus de fidèles autour d’un temple somptueux. A cet effet, quatre murs de soutènement furent créés. Les ouvriers creusèrent dans la roche côté nord et au sud, ils agrandirent l’espace de manière artificielle avec des remblais soutenus par des arches et des voutes. C’est une immense surface de 144 000 m² qui fut créée, le complexe sacré le plus grand jamais réalisé dans le monde romain.

A la place du Temple édifié 500 ans auparavant, le roi Hérode fit bâtir un nouvel édifice recouvert de marbre et d’or. Pendant plus d’un an et demi, des dizaines de milliers d’ouvriers travaillèrent à sa construction, aidés par 1000 prêtres spécialement formés.

Le Temple d’Hérode fut détruit par les Romains, moins de 80 ans après sa construction, en l’an 70 de notre ère. Pendant presque 2000 ans, les Juifs n’ont pas pu avoir un libre accès au Mur des Lamentations. En fonction des périodes et des dirigeants, l’accès était interdit, limité ou il fallait payer pour accéder au Mur. Il faut attendre la Guerre des Six Jours, en 1967, pour que la ville soit réunifiée sous autorité israélienne et que les Juifs puissent aller prier librement au lieu le plus saint de leur foi

 

Description

Parmi les quatre murs de soutènement, le mur le plus long est le mur occidental qui mesure 488 mètres. C’est ce mur qu’on appelle le Mur des Lamentations ou Kotel en hébreu (« mur »). La base de ce mur est constituée de pierre de taille qu’on appelle les pierres hérodiennes. Elles ont plusieurs caractéristiques spécifiques. Leur face est taillée et polie. Il y a un cadre tout autour de ces pierres et elles sont superposées les unes sur les autres sans ciment entre elles. De plus, chaque couche est légèrement en retrait du mur de quelques centimètres de manière à stabiliser l’ensemble. Les plus petites pèsent 2 à 5 tonnes et le poids de la plus grosse est estimé à 570 tonnes. Cette pierre mesure 13 mètres de long, 3 mètres de haut et 4.5 mètres de profondeur. C’est certainement la pierre la plus lourde utilisée pour une construction dans l’Antiquité. Un mystère reste non résolu : comment depuis les carrières ces pierres ont-elles pu être transportées, soulevées et disposées ici ?

Le Mur des Lamentations fait 20 mètres de haut et est composé de 25 couches de pierres. Les plus grosses, à la basse, sont les pierres hérodiennes. Il y a également une couche de pierres hérodiennes sous le niveau du sol actuel pour une hauteur d’environ 7 mètres. Au-dessus de ces blocs se trouvent des pierres beaucoup plus petites. D’abord des pierres de taille moyenne qui datent du VIIème et du VIIIème siècle, et sur la partie supérieure, des pierres plus petites qui datent de la fin de la période ottomane.

Le Kotel mesure 488 mètres de long et est divisé en plusieurs parties. La partie accessible au public du Kotel s'étend sur 57 mètres sur les 488 mètres de la longueur totale. Cette zone est divisée entre un espace de prières pour les hommes et un pour les femmes. Plus au sud, l’‘’Ezrat Israël’’ est un espace où les femmes et les hommes peuvent prier ensemble.

Enfin, la dernière partie du Kotel côté sud se situe dans le parc archéologique Davidson. C’est ici qu’on peut découvrir plusieurs inscriptions de l’époque hérodienne qui ont été gravées sur des pierres. On peut également voir plusieurs bains rituels et des boutiques qui servaient à changer de l’argent et acheter les animaux destinés aux sacrifices dans le Temple.

Plus au nord, le petit Kotel (« Kotel ha-katan ») est un pan du Mur des Lamentations en plein quartier musulman. Il a été découvert dans les années 1970.

C’est à cette même époque que des travaux ont commencé pour révéler toute la longueur du mur des Lamentations. En effet, pendant des centaines d’années, seule une petite partie du Kotel était connue : la partie se trouvant au-dessus du niveau du sol. Des tunnels parallèles au Mur ont été creusés plusieurs mètres sous terre et ont permis de découvrir l’intégralité des 488 mètres du Mur des Lamentations. Les travaux ont été très difficiles, les tunnels passant par des caves et des puits. Ils ont également révélé la présence d’une rue large, le long du Mur, à l’époque du Temple d’Hérode.

 

Traditions et importance religieuse

Les traditions liées au Mur des Lamentations sont diverses et varient selon les confessions et les époques

Pour les Juifs

Le Kotel est le lieu le plus sacré du judaïsme. En effet, à l’époque du Temple de Jérusalem, la partie la plus sacrée du Temple était la pièce appelée le Saint des saints. C’est le lieu désigné dans l’Ancien Testament comme abritant l’Arche d’alliance (Exode, chap 26, v 33), arche qui contenait les commandements que Moïse a reçu de Dieu sur le mont Sinaï. Seul le Grand prêtre avait accès au Saint des saints, une fois par an, le jour de Yom Kippour. C’est le lieu où résidait la « shrina », la présence divine.

Les Romains ont détruit le Temple d’Hérode, y compris le Saint des saints. Les quatre murs de soutènement de la plateforme sur laquelle reposait le Temple ont échappé aux destructions romaines. Pourquoi un des murs est devenu un lieu si important pour les Juifs ? pourquoi le mur côté ouest et pas un des autres ? Le mur occidental a pris cette importance car c’est le lieu le plus proche du Saint des saints où la prière est autorisée. Prier au Kotel permet de se rapprocher du Saint des saints. Après la destruction du Temple, la tradition raconte que la présence divine est descendue sur le Mur des Lamentations.

Son nom vient des lamentations du peuple juif qui pleuraient la destruction du Temple de Jérusalem.

Pour les Chrétiens

Pour le public chrétien, c’est un privilège de pouvoir entretenir un contact physique avec des pierres deux fois millénaires, contemporaines de l’époque de Jésus. Ils peuvent toucher un vestige de l’enceinte de ce que Jésus nommait ‘’la maison de mon Père’’ (évangile de Luc, chap 2, v 41-52). Surtout, dans certaines parties environnantes, les visiteurs peuvent marcher dans le niveau de la ville hérodienne. A travers le centre Davidson, ils retrouvent les célèbres « marchands du temple » (évangile de Jean, chap 2, v 13-25) et foulent le sol qu’à foulé Jésus il y a 2000 ans.

Le Mur des Lamentations pour les Musulmans

Les traditions musulmanes attribuèrent à ce pan de mur le nom d’El-Burak.  C’est le nom de la monture que Mahomet chevaucha lors d’un voyage, sujet de la XVII sourate du Coran : « l’Isra al Miraj » (le voyage nocturne). Cette monture mythique que les hadiths, les commentaires du Coran décrivent comme une jument à tête de femme, ailes d’aigle, pâtes de lion et queue de pan. Le coin sud-ouest du Mur est selon la tradition musulmane le lieu où le prophète aurait attelé sa monture, avant de débuter son ascension aux cieux jusqu’à Allah. Pour le Waqf, autorité jordanienne en charge des lieux saints musulmans, le Mur fait partie intégrante du Haram al Sharif : le mont du Temple (esplanade des mosquées).

Depuis plus de 200 ans, des visiteurs écrivent des prières sur des petits morceaux de papier et les insèrent dans les fissures des pierres du Mur. En s’approchant de la base du Mur, on peut distinguer des milliers de papiers froissés déposés ici. Plusieurs fois par an, ces papiers sont retirés et enterrés sur le Mont des Oliviers.

Pour tous les visiteurs, le Mur des Lamentations est un lieu exceptionnel, incontournable à toute visite dans la ville trois fois saintes.

 

FAQ sur le mur des Lamentations a Jerusalem

Pourquoi les gens déposent-ils des petits papiers au mur ?

Durant l’histoire, les juifs ont marqué leur volonté de laisser à cet emplacement symbolique une part d’eux-mêmes en marquant leurs passages, par différents biais. A l’époque médiévale en plantant des clous entre les pierres du mur ou encore à travers de nombreuses inscriptions gravées sur les pierres

Mais cette tradition populaire, de déposer des demandes et autres prières personnelles entre les pierres de ce mur ne repose sur aucune base biblique (le mur n’apparaissant nulle part dans la bible sa construction étant postérieure) mais cette base sur deux éléments conscients ou inconscients. La confusion entretenue entre le mur et le temple nous ramène à ce qui était l’utilisation de ce temple dans le passé, le lieu de communication privilégié entre l’homme et son Créateur. Inconsciemment ou pas, l’homme réattribue à ce vestige le rôle fondamental du temple, de communication, de connexion, à travers ces prières et autres messages qui y sont déposer.  En se basant ici sur une belle histoire didactique liée à un rabbin du XVIII siècle, qui a vu les dernières volontés de son maître se concrétiser après avoir à sa demande déposer leurs expressions sous formes de messages entre les pierres de ce mur.

D’où ce mur tire-t-il sa sainteté ?

Ce mur ne se voit pas jouir d’une sainteté intrinsèque, l’unique lieu saint dans le judaïsme étant le saint des saints, lieu réservé et inaccessible aux juifs autant politiquement que religieusement. Mais ce mur est avant tout un symbole,  dont l’importance découle ici aussi bien son emplacement (sa grande proximité avec le saint des saints), l’histoire (marquage connu des lieux qui remonte à l’époque médiévale), et sa considération populaire (63% des juifs considèrent ce lieu comme le plus important à leur yeux) et sur une base d’utilisation pratique en tant que synagogue, c’est un  lieu de rassemblement massif durant les grandes fêtes et autres commémorations tant religieuses que nationales. De Madona à Maradona, du Pape à Messi, ou des millions d’autres fidèles ou curieux, tous par leur passage renforce l’aura de ce lieu symbolique.

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