Une ancre égyptienne de près de 3500 ans retrouvée en IsraëlLes sols et les fonds marins d’Israël n’ont pas encore fini de révéler tous leurs secrets. Les fouilles régulières menées par les archéologues permettent encore de découvrir d’impressionnants vestiges historiques. Mais il n’y a pas que les scientifiques qui tombent sur ces trésors, de simples citoyens israéliens font eux aussi, de temps à autre, des découvertes exceptionnelles souvent par le plus grand des hasards.

L’une des plus récentes est celle d’une ancre égyptienne vieille de plus de trois millénaires, retrouvée par un nageur israélien.

 

Une pierre couverte par le sable depuis plus de 3000 ans

Ce sont les hiéroglyphes aperçus à travers la surface de l’eau qui ont attiré l’attention de Rafi Bahalul, un vétérinaire de 55 ans qui nageait dans les eaux de la Méditerranée. Après s’en être approché, il s’est rendu compte que la pierre qu’il apercevait était en réalité, l’ancre en calcaire d’un bateau. Elle était enfouie dans le sable marin jusqu’à ce qu’un récent orage ne la ramène près des rives. Le nageur a aussitôt contacté l’Autorité des Antiquités d’Israël (IAA) afin que les experts sortent la pierre des fonds marins et effectuent les études appropriées.

 

Un vestige de l’époque de l’Égypte antique

Une fois extraite de l’eau, l’ancre en calcaire a fait l’objet de plusieurs études scientifiques afin de déterminer son origine et son époque. Les travaux ont alors révélé qu’elle date de l’âge de Bronze qui a pris fin il y a près de 3200 ans. Sa surface trapézoïdale, caractéristiques des ancres de cette époque, est percée d’un trou au niveau de la partie supérieure pour nouer la corde qui la relie au bateau.

Selon l’équipe de chercheurs qui l’a analysé, il s’agit probablement de l’une des ancres des bateaux de marchands qui naviguaient dans la baie d’Atlit. Plusieurs autres objets ont été découverts au même endroit après des fouilles complémentaires. Les archéologues en ont donc conclu que cette ancre appartenait à un bateau qui a chaviré dans les eaux de la méditerranée.

 

Des décorations très significatives

De nombreux hiéroglyphes ornent la surface de cette pierre. Mais le plus impressionnant est sans doute le dessin d’une femme qui se trouve sur la partie inférieure. Après une observation minutieuse, les archéologues ont conclu, grâce au symbole sur sa tête et à l’inscription en hiéroglyphe qui signifie « Maitresse de la maison des livres », qu’il s’agit d’une représentation de la déesse Seshat, divinité de l’écriture dans la mythologie antique égyptienne. Cette déesse était également considérée comme la protectrice des scribes, des bibliothèques et des écoliers.

Les archéologues sont donc parvenus à la conclusion que les dessins et les inscriptions présentes sur l’ancre n’y figuraient pas juste dans un but décoratif. Selon eux, la pierre aurait plutôt été taillée dans un grand relief ou serait issue d’une enceinte royale égyptienne. Mais le flou persiste à propos du temple d’où elle est issue. Par ailleurs, compte tenu de l’état du dessin de la déesse Seshat, tout porte à croire que le relief où l’ancre a été prélevée aurait été endommagé au cours d’une guerre religieuse ou par un Pharaon qui voulait effacer les œuvres de ses prédécesseurs.

De nombreuses hypothèses donc, mais peu de certitudes autour de cette ancre qui cache encore bien ses secrets. En attendant qu’ils soient totalement dévoilés, l’ancre fait partie des œuvres exposées au Musée d’Israël à Jérusalem pour l’exposition Emoglyphys qui reste ouverte au public jusqu’au 12 octobre 2020.