L’information a été reprise par tous les médias de la finance et de la high tech : Intel va investir près de 25 milliards de dollars dans la création d’une usine de fabrication de puces à Kiryat Gat en Israël.
Un investissement colossal qui exprime la qualité de la relation entre le géant américain et la « start-up nation ».
Une usine géante et prometteuse à Kiryat Gat
C’est à Kiryat Gat, dans le sud d’Israël, que l’usine sera construite. Une Megafab qui devrait commencer à fonctionner dès 2027 et permettra de créer des centaines d’emplois.
L’annonce de cet investissement par Intel a été accueillie avec enthousiasme par les autorités israéliennes. Le premier ministre, Benyamin Netanyahou, a déclaré qu’il s’agissait du « plus gros investissement d’une entreprise internationale jamais réalisé en Israël ».
Le rachat de Mobileye en 2017 figurait déjà parmi les investissements les plus importants d’Intel dans le pays. Cette start-up israélienne, spécialisée dans les systèmes de conduite autonome, avait été rachetée 15 milliards de dollars par le géant américain. Les réussites de la start-up ont conduit Intel à l’introduire en bourse en 2022, doublant ainsi sa valorisation à près de 34 milliards de dollars.
Intel et Israël : une longue collaboration
Intel est installé en Israël depuis 1970. Ses implantations dans le pays l’ont amenée à devenir le premier employeur privé étranger avec près de 11 000 salariés.
La firme américaine a, en effet, très vite compris le potentiel d’Israël en matière de High Tech et a multiplié les collaborations avec les plus grandes universités Israéliennes et les start-up les plus prometteuses. Elle s’est ainsi positionnée au cœur du dispositif d’innovation qui a conduit le pays à occuper la seconde place en matière de création de start-up.
Israel, la Start-Up Nation
En effet, avec près de 7 000 start-up pour 9 millions d’habitants, Israël occupe la seconde place dans le classement des pays les plus innovants dans le domaine des nouvelles technologies, après les Etats-Unis. Une position qui lui vaut le surnom de Start-up Nation et qui attire un grand nombre d’investisseurs étrangers. Ainsi, la « Silicone Valley » israélienne compte pour 10% du PIB du pays et pour 50% des exportations.
De nombreux pays étudient l’éco-système israélien afin de comprendre les raisons de ce formidable développement et en tirer des enseignements pour insuffler une dynamique High-tech dans leurs économies. Mais tous les facteurs qui expliquent cette réussite ne sont pas reproductibles.
Les facteurs-clés de la réussite israélienne
Le premier facteur-cé de la réussite Israélienne dans le domaine des nouvelles technologies réside dans la pauvreté des ressources du sol israélien. Conscients que celles-ci ne leur permettaient pas de créer une dynamique commerciale à l’exportation, les Israéliens se sont très rapidement concentrés sur la seule richesse existante de manière abondante dans le pays : la matière grise. Des centres de recherches sont nés dans tout le pays et les innovations israéliennes ont commencé à essaimer partout dans le monde.
Le second facteur tient au formidable dynamisme des universités israéliennes. Possédant la volonté d’amener Israël à exister sur le plan international, elles ont développé des pôles d’excellence dans tous les domaines porteurs d’avenir : l’agronomie, la recherche médicale, la biotechnologie, la robotique et… les nouvelles technologies. Ainsi, ce sont les étudiants de la célèbre université du Technion, à Haïfa, qui ont, entre autres, créé la clé USB et le langage PHP. A elle-seule, l’université du Technion a permis de créer plus de start-up qu’il n’y en a en France !
Enfin, la situation géopolitique du pays compte également parmi les facteurs clés de réussite. En effet, afin de réduire sa dépendance en matière d’équipements militaires vis à vis des pays étrangers, Israël a très tôt investi dans des systèmes de défenses très sophistiqués. Si son aviation, ses drones, ses systèmes de surveillance, ses logiciels de détection de rockets et missiles, se sont révélés très performants c’est en grande partie grâce aux innovations apportées par des ingénieurs possédant des compétences exceptionnelles. Et ces innovations et ces compétences ont ensuite été mis à profit au sein d’entreprises non militaires.
Pour exemple, la célèbre unité secrète, appelée unité 82100, spécialisée dans la cyberdéfense, a fourni de nombreux génies qui, une fois revenus à la vie civile, ont créé des start-up florissantes.
L’investissement d’Intel en Israël est donc une nouvelle expression de cet essor technologique unique. C’est en tout cas ainsi que le premier ministre israélien a accueilli la nouvelle en déclarant : « C’est une grande marque de confiance dans l’économie israélienne, qui montre précisément la force de l’économie libre que nous avons construite ici et de l’économie technologique qui s’y développe »
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