Organisme Aguda contre les actes Anti-LGBTSelon le rapport annuel publié par l’association Aguda, 2019 a été marquée par une recrudescence des actes anti-LGBT en Israël. Le document rendu public au début de ce mois de février fait en effet état de 2 125 cas identifiés et recensés sur cette période. Ce qui représente une progression de près de 40% par rapport à l’année précédente. De quoi soulever les inquiétudes au sein de la communauté qui doit faire face à un contexte quelque peu compliqué ces derniers mois.

 

Actes anti-LGBT: 36 % de plus qu’en 2018

Présidée par Hila Peer, l’organisation Aguda mène, depuis 1975, des actions en faveur de la communauté LGBT d’Israël. Depuis désormais sept ans, elle publie des données détaillées sur les actes de violence et de discrimination dont sont victimes les membres de cette communauté dans le pays. Dans ce cadre, elle a particulièrement été sollicitée au cours de l’année 2019. Au total, ce sont en effet 2 125 cas d’agressions qui ont été recensés sur ces douze mois. Un chiffre qui est largement en hausse par rapport à 2018 et qui traduit une réalité tout de même inquiétante. En moyenne, cela veut dire que l’année dernière, un membre de la communauté LGBT a été agressé environ toutes les 4 heures.

 

En ligne, dans les services publics, mais aussi à la maison

Parmi les plus de 2000 cas d’actes à caractère discriminatoire et homophobe recensés par l’association, 39 % auraient pour origine des agents des services publics. Le rapport d’Aguda indexe notamment la PIBA (l’Autorité des postes frontaliers, de la population et de l’immigration en Israël). Cette institution est chargée de l’examen des dossiers de demandes de modifications du genre, de GPA (gestation pour autrui), ainsi que de ceux de mariage et de filiation. Les travailleurs de ce service seraient à l’origine de plusieurs incidents liés à des préjugés homophobes ou anti-LGBT. Rencontré par les représentants d’Aguda, le responsable de la PIBA aurait montré sa volonté de faire changer les choses sur le sujet.

Près d’un tiers des incidents reportés sont pour leur part, le fait de l’entourage immédiat des victimes. En effet, nombreuses sont encore les familles israéliennes dans lesquelles les jeunes LGBT sont rejetés. C’est le cas notamment pour les 272 adolescents qui ont dû partir de chez eux l’année dernière, en raison du harcèlement subi. Les lieux de travail, les écoles et autres établissements d’enseignement, et enfin, les espaces publics sont les autres lieux où les actes anti-LGBT ont été recensés.

 

Tel-Aviv, principale ville touchée

S’ils ont principalement lieu en ligne, les actes discriminatoires subis par les membres de la communauté LGBT se sont également matérialisés physiquement. Et selon le rapport d’Aguda, c’est la ville de Tel-Aviv qui serait la plus touchée. La ville qui est connue pour sa forte communauté homosexuelle et transgenre a enregistré 60 % des cas recensés. Viennent ensuite les villes de Haïfa, Beer Sheva et Jérusalem, avec respectivement 11 %, 10 % et 9 % des cas enregistrés.

Mais loin de se décourager ou de subir en silence ces actes la communauté LBGT israélienne s’organise et se soutient. Du 7 au 13 juin 2020, Tel-Aviv accueillera de nouveau plusieurs centaines de milliers de visiteurs pour sa Gay Pride annuelle. L’occasion pour tous les défenseurs de la cause LGBT de revendiquer encore leurs droits.